mercredi 22 décembre 2010

Aspect scientifique


Le refus de la consanguinité peut aussi s’expliquer pour des raisons scientifiques.

La consanguinité est le fait que deux individus ayant une parenté étroite, se reproduisent entre eux et obtiennent ainsi une descendance. Elle peut être plus ou moins forte selon le type d’union, par exemple si c’est entre un frère et sa sœur, un cousin et sa cousine, un oncle et sa nièce.
C’était un concept en premier lieu empirique, lié à l’élevage, puis à certaines pratiques matrimoniales. Il a été formalisé par la génétique avec la découverte des supports de l’information génétique.
La consanguinité se définit comme la proportion d’allèles semblables par descendance. C’est un nombre compris entre 0 et 1, fréquemment exprimé en pourcentage. La consanguinité de parent à enfant, si on suppose une consanguinité quasi-nulle entre les deux parents, est de 25%. L’enfant partage la moitié de ses allèles avec chacun de ses parents.
La consanguinité des enfants entre eux est la même que celle vis-à-vis de leurs parents. C’est-à-dire qu’un enfant d’un accouplement frère-sœur a le même degré de consanguinité qu’un enfant d’un accouplement parent-enfant.
La multiplication de ce type d'accouplement conduirait rapidement à une consanguinité de 100%, c'est-à-dire à un clonage avec un unique allèle pour chaque caractère non sexuel. Et inversement, il suffit d’un seul accouplement exogame pour faire tomber la consanguinité à 0%.
Le coefficient de consanguinité, noté Cc ou F, en génétique des populations*, est la probabilité pour que les deux allèles que possède un individu en un locus* donné soient semblables à cause d’un ancêtre commun.
Au XIXème siècle, des écrivains expliquent la tare héréditaire ou congénitale par l'influence néfaste d'une consanguinité importante, reconnue comme un facteur explicatif de décadence par exemple dans des familles royales et peut-être justificative de l'obligation de leur disparition et par là des révolutions.

L'interdit existant dans toutes les législations et coutumes à l’encontre des mariages entre apparentés de certains degrés, paraît relever de considérations à la fois biologiques et sociales.
La question de l'innocuité* ou de la nocivité des unions consanguines est cependant encore discutée, notamment dans les milieux médicaux, en raison de l'éparpillement des données. La présente étude, qui s'inscrit dans une série d'articles sur l'aspect qualitatif des problèmes de population, donne les premiers résultats d'une enquête réalisée dans deux départements français très différents sur le plan de l'endogamie. Comparées à des groupes témoins, 262 familles consanguines dans le Morbihan et 264 familles consanguines dans le Loir-et-Cher sont étudiées du point de vue de la mortalité, de la fréquence des anormaux et de la masculinité. Les familles consanguines apparaissent fortement défavorisées.

La science réprouve la consanguinité de par le fait que, si des membres d'une même famille se marient, ils multiplient les risques de transmettre à une ou plusieurs mutations à leurs enfants, et donc des maladies. Pour un enfant issu d'une union consanguine, les malformations, les maladies génétiques ou les arriérations mentales seraient légèrement plus fréquentes et le risque de fausse-couche serait augmenté.



Nous pouvons ainsi étudier l’exemple de Toutankhamon, qui a été vu précédemment, afin d’observer les effets néfaste de la consanguinité.
L’époque de l’Egypte antique a toujours fasciné les égyptologues. Toutankhamon reste à ce jour un des pharaons qui est le plus l’objet d’études et d’hypothèses. Son tombeau fut découvert en 1922 par l’archéologue Howard Carter. Toutankhamon signifie « Amon est vivant » il régna lors de la XVIIIème dynastie. Il succéda à son beau-père Aménophis IV Akhenaton à l’âge de 10 ans. Il mourut ensuite à 19 ans après neuf ans sur le trône alors qu’il était le fruit d‘un inceste.

En effet, bien que les raisons de sa mort restent un mystère, certaines hypothèses ont été soulevées. Le roi, qui régna brièvement entre 1333 et 1324 av. J.C, aurait  apparemment souffert d’une maladie des os qui le faisait boiter et aurait eu deux enfants mort-nés. Il aurait aussi été atteint du paludisme ce qui lui aurait été fatal.

«Ces résultats laissent penser qu'une circulation sanguine insuffisante des tissus osseux, affaiblissant ou détruisant une partie de l'os, combinée au paludisme, est la cause la plus probable de la mort de Toutankhamon» et ce à la suite d'une fracture de la jambe, écrit Zahi Hawass.
Ces résultats furent dévoilés par la première analyse ADN, entre 2007 et 2009, menée par des scientifiques Egyptiens, Italiens et Allemands. Ils furent ensuite publiés dans le Journal of the American Association.
Cependant, d’autres scientifiques réfutent cette hypothèse.
Selon l'Institut Bernhardt-Nocht, cette explication «nous semble plutôt invraisemblable». Ils pensent que sa mort est plutôt due à la drépanocytose. De nombreuses autres théories ont été émises par d’autres chercheurs ; mais, dans tout les cas, les différentes maladies dont il aurait été atteint sont dues à la consanguinité.

Enfin, en reprenant l’exemple de la famille des Habsbourg, on peut voir que le roi Charles II, qui était le fruit d’une suite d’unions consanguines, était faible physiquement.
Selon des textes de l'époque, il n'a pas réussi à parler avant l'âge de quatre ans et n'a pas pu marcher avant huit ans. Pendant les dernières années de sa vie, il arrivait aussi à peine à tenir debout et était victime d'hallucinations et de convulsions.
Selon cette même étude, « l'une des hypothèses est que Charles II ait souffert de deux problèmes génétiques simultanés : une déficience des hormones pituitaires et l'acidose tubulaire rénale, qui pourraient expliquer son profil clinique complexe, dont son impuissance qui a conduit à l'extinction de la dynastie ».

Nous avons aussi vu l’exemple de Tristan da Cunha qui, étant une île particulièrement isolée et avec très peu d’habitants, a de nombreux mariages consanguins.
Des études montrent qu’à cause du nombre important de ces unions, l’île a des problèmes de santés parmi lesquelles l’asthme et le glaucome, qui est une maladie oculaire.

Tous ces exemples montrent donc clairement les effets néfastes d’une consanguinité répétée au sein d’une famille.

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